01 août 2006

Répertoire des Églises vénitiennes

Des pans de l'histoire de Venise, celui de ses églises m'aura le plus passionné. Dans la ville morte, les églises sonnent encore les heures et les offices. Vestiges d'un autre monde, elle sont toujours en fonction. Mais pour qui sonnent-elles? Pour les touristes? pour les derniers fossiles d'une époque révolue? Infatigables, fières malgré leur état parfois inquiétant, elles marquent le temps dérisoire dans la ville arrêtée. Certaines sont connues de tous, bien en évidence, leurs dentelles et colonnes baroques débordant sur les lieux de passage, raccolant le touriste facile. D'autres sont perdues derrière une impasse, encastrées dans un paté de maison ouvrières.

Certaines touchent par leur faste, d'autres par leur simplicité, certaines sont pimpantes, rénovées et font payer leur entrée, d'autres agonisent à l'écart, habitées par un vieux fou qui dépoussière encore les tableaux une fois par semaine avec une brosse à chiotte.

Mais sous les feux ou à l'écart, chaque église de Venise regorge de trésors comme nulle par ailleurs. Centre du monde et puissance économique arrogante en son temps, Venise fut par ce fait un centre artistique de renom. Elle connut les plus grands peintres : Vivarini, la famille Bellini, le Titien, le Tintoret, Veronese, Tiepolo pour les plus connus; Bassano, Pordenone, Cima da Conegliano pour les oubliés. Elle connut aussi de grands compositeurs, comme Monteverdi et Vivaldi. Les églises étaient donc la plate-forme idéale de l'art vénitien.

Qu'en reste-t-il aujourd'hui? Sous les millions de touristes qui piétiennent chaque année leur parvis, certaines ont perdu de leur charme, de leur histoire, de leur mystère. il est difficile d'encore s'enthousiasmer devant un tableau pris d'assaut par des barbares, de payer cinq euros pour un peu de recueillement chahuté. Et pourtant, certaines images surnagent, certains cloîtres bien gardés vivent encore au rythme du soleil et de la nuit.

C'est à la recherche de trésors enfouis dans la capitale du cliché que me suis promené, de jour comme de nuit, seul ou accompagné, dans les temples du commerce, dans les chapelles squatées.
77 églises sont répertoriées dans cette liste. Il y en a un peu plus de 85 dans la lagune (Venise + les îles). Certaines étaient fermées, en restauration, transformées, d'autres carrément introuvables. Une absente de marque au répertoire : la Basilique Saint-Marc, trop tout pour être par moi réécrite.

Deux ouvrages m'ont accompagné dans chaque église : le deuxième tome du Voyage en Italie d'Hyppolite Taine, consacré à Venise, ainsi que Stones of Venice de John Ruskin. Ces deux bouquins ayant respectivement 130 et 150 ans d'âge, il est clair que je ne retrouvais pas toujours ce qu'il y était inscrit. Des églises avaient disparu, avaient été pillées, des tableaux redistribués.

Les églises sont ici classées par ordre alphabétique. L'astérisque devant certaines d'entre elles indique qu'elles ne se trouvent pas à Venise même mais sur des îles de la lagune. Tout ce répertoire n'étant pas très perfectionné, le plus simple pour retrouver une église en particulier est de taper [Ctrl+f] et d'entrer le nom de l'église.

Il ne s'agit que d'une retranscription de mon passage, un tableau, une colonne, parfois rien du tout. L'intérêt de ce répertoire frise le zéro puisqu'il ne vise à rien d'autre qu'à énumérer les bonnes et mauvaises surprises rencontrées lors de mes visites. Les exagérations sont de mise, tant dans l'enthousiasme que dans le dégout.
Le lien du répertoire est le suivant :

Bonne visite.

Guillaume.